L’après-JMJ de Rio. Donner aux jeunes toute leur place!

Beaucoup s’inquiètent de voir si peu de jeunes dans leurs rangs le dimanche à la messe. Pourtant, les 16-30 ans répondent présents aux grands rassemblements chrétiens. Comment les rejoindre là où ils sont et les intégrer pleinement à la vie de la paroisse ?

De nombreuses paroisses, dépourvues de jeunes, sont inquiètes. Si les jeunes générations sont absentes, quel avenir pour la foi ? Et pourtant, depuis plus de 25 ans, il y a ici et là des lieux remplis de jeunes chrétiens, heureux de vivre leur foi : le Forum des jeunes de Paray-le-Monial, rassemblement de Hautecombe, semaines à Taizé, les nombreux camps (scouts, divers mouvements et communautés) où l’Evangile est annoncé et vécu. Et comment ne pas penser aux JMJ qui drainent toujours des centaines de milliers de jeunes ? Que proposer aux jeunes tout au long de l’année qui corresponde à leurs besoins ? Dans nos paroisses, aumôneries et mouvements, que faire ?
L’histoire des JMJ, depuis près de 30 ans, nous offre des clés précieuses. Jean-Paul II a invité les jeunes à partir en pèlerinage. C’est un temps de rupture par rapport aux habitudes de la vie ordinaire, pour aller à la rencontre de l’autre et à la rencontre du Christ. Nos propositions pour les jeunes doivent comporter cette dimension d’expérience : « débranche-toi d’internet, quitte ton cocon et pars à la découverte d’autres ».
Benoît XVI voyait dans les JMJ des occasions pour créer de vraies amitiés, si nécessaires pour grandir ensemble dans la foi. Nos groupes de jeunes doivent être des « compagnies fiables d’amis ». Là se vit la joie de la foi, autre caractéristique des JMJ. La joie authentique attire les jeunes.
Jean-Paul II n’a pas hésité à les inviter à une rencontre du Christ, au pied de la Croix : le  symbole des JMJ est devenue une grande croix que le pape leur avait donnée en 1984. La veillée de la JMJ de Cologne (2005) s’est faite autour de l’adoration eucharistique : aujourd’hui de nombreux jeunes en redemandent ! 300 confessionnaux attendaient les jeunes lors des  JMJ de Rome (2000). Avec l’adoration, la confession doit être au cœur des propositions faites aux jeunes, car il s’agit d’un vrai chemin de conversion.
Au cours des JMJ sont offertes des catéchèses, chaque matin. Les jeunes ont besoin d’une intelligence de la foi, pour se situer dans une culture agnostique, voire agressive. Nos groupes doivent leur offrir des temps de formation intellectuelle. Le succès  de Youcat (30 langues, 3 millions d’exemplaires), lancé lors de la JMJ de Madrid, en est un signe.
Mais il ne s’agit pas tant de faire des choses pour les jeunes que de faire avec eux. Jean-Paul II n’a cessé de responsabiliser les jeunes. C’est à eux qu’il revient d’organiser les activités. Ils ont besoin d’aller servir les pauvres. Par-dessus tout, nos groupes de jeunes doivent évangéliser. C’est le meilleur moyen de croître : la foi grandit quand on la donne !

« Les jeunes doivent dire au monde : il est bon de suivre Jésus ; il est bon de sortir de soi-même, vers les périphéries du monde et de l’existence pour apporter Jésus. »
Pape François, messe des Rameaux 2013

De bonnes idées

  1. Se mettre à l’écoute des jeunes eux-mêmes : quels sont leurs idées, leurs désirs ? Les accompagner dans la mise en œuvre.
  2. Sortie : un week-end amical, qui comprenne activité sportive, temps convivial, messe et soirée témoignages. Les jeunes s’inscrivent souvent à la dernière minute, mais ils aiment ces temps d’amitié, avec un nombre limité de jeunes.
  3. Service des pauvres. « Macadam café » consiste à aller offrir un café à des personnes vivant dans la rue. Objectif : les écouter, les aimer. Au retour, se témoigner des rencontres et prier pour les personnes. « Chantier de rénovation » : durant un week-end repeindre la chambre d’une personne démunie, après avoir collecté l’argent. Coopération internationale : encourager les jeunes à aller servir des pauvres à l’étranger durant plusieurs mois, avec des organismes catholiques.
  4. Groupe de chant et musique composé de jeunes, chargés d’animer une messe de jeunes régulière en paroisse (samedi soir, dimanche soir ou autre).
  5. Pèlerinage annuel, avec un certain défi : marcher toute une nuit aux flambeaux, nuit de témoignages et de prière, aller aux JMJ à vélo…
  6. Offrir à chaque jeune une responsabilité qui le fasse grandir.
  7. Proposer à chaque jeune un accompagnement individuel, pour échanger avec lui sur : sa relation à Jésus (prière, Parole de Dieu), ses choix de vie, ses engagements.
  8. Mission d’évangélisation : encourager les jeunes à organiser une soirée missionnaire avec annonce du Christ dans la rue et invitation dans une église.
  9. Vocation : inviter chaque jeune à se poser sérieusement la question d’une vocation au sacerdoce et à la vie consacrée. Le but n’est pas d’abord de remplir les séminaires, mais d’aider chacun à  avancer dans sa relation avec le Christ.
PÈRE ERIC JACQUINET


Eric Jacquinet est un prêtre du diocèse de Lyon, membre de la Communauté de l’Emmanuel, responsable de la section jeunes du Conseil Pontifical pour les laïcs.
Il a cosigné Frappez et l’on vous ouvrira (Editions de l’Emmanuel, 2011)
Son blog:  http://eric.jacquinet.over-blog.com/

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