Le billet du père Hervé. Les cinq doigts d’une main

J’ai eu la chance d’entendre Mère Teresa parler de sa prière. « I do it for You » disait-elle en ouvrant la paume de sa main, scandant par ses doigts cette simple phrase. Ainsi exprimait-elle combien service et prière, mus tous deux par son amour du Seigneur, se renvoyaient l’un à l’autre. En effet, prier ce n’est pas nous évader de notre vie quotidienne, mais l’élever vers Dieu pour que Dieu vienne l’habiter.

Amené à enseigner la prière personnelle à des enfants, l’histoire de la main de Mère Teresa m’a inspiré une petite méthode toute simple. Laissez-moi vous la partager.

A son enfant, une maman apprend quelques « mots magiques » si nécessaires pour s’ouvrir à l’autre : merci, s’il te plaît, pardon. A chacun de ces mots correspond une attitude essentielle à l’oraison : l’émerveillement qui conduit à la gratitude, la compassion qui se déploie en intercession, l’humilité qui accepte de venir à la lumière… Voilà donc trois mots associés à l’index, au majeur et à l’annulaire !

Pour le pouce, premier doigt étendu lorsqu’on ouvre sa paume, il m’apparaît évident qu’il correspond au bonjour. En effet notre difficulté à prier tient souvent à une mise en présence de Dieu défectueuse : faute d’un vrai bonjour, on se trouve enfermé dans son soliloque !

Reste le petit doigt. Il m’appelle à un « je t’aime » lancé vers Dieu. Il m’aide à vivre ma prière comme un tremplin. En effet comment dire à quelqu’un son amour sans chercher à incarner ensuite cet amour dans des gestes, dans une obéissance à son appel… La prière devient ainsi envoi.

Bonjour, merci, s’il te plaît, pardon, je t’aime : une méthode pour enfants, certes, mais le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent !

Père Hervé Guillez


Le père Hervé Guillez est curé de la paroisse Saint-Joseph-Artisan à Paris (10e)
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