Théâtre. Sur des planches missionnaires

Depuis 12 ans, la troupe de théâtre toulousaine Duc in Altum parcourt les routes de France, été comme hiver. Leur but ? Evangéliser par le théâtre, grâce à une pièce de Gilbert Cesbron sur sainte Thérèse. Outre les cœurs touchés par cette pièce, treize jeunes ont consacré leur vie à Dieu grâce à cette aventure.
Par Claire Villemain

Tout est parti d’une rencontre. Celle du père Guillaume Soury-Lavergne, alors jeune séminariste de Cahors, avec une pièce de théâtre, « Briser la statue » de Gilbert Cesbron. Il est si touché par ce texte qu’il est convaincu qu’il peut toucher d’autres cœurs. La troupe se lance… et depuis 12 ans, l’aventure continue.
Des missions d’été et d’hiver
Ils l’affirment eux-mêmes : « Cette troupe n’a pas pour objectif premier le théâtre ». Le but missionnaire est clair pour ces jeunes amateurs, étudiants toulousains pour la plupart. Ils ont entre 17 et 25 ans, et rejoignent Duc in Altum dans le but de vivre une expérience spirituelle, tout en annonçant l’amour de Dieu grâce à leur goût pour le théâtre. Accueillis dans des paroisses ou des sanctuaires, ils mènent des missions d’été et d’hiver. C’est d’ailleurs au cours d’une mission paroissiale à Gramat que la troupe reçoit son nom de Duc in Altum : « Avance en eau profonde » selon les paroles du Christ à saint Pierre. Chaque tournée missionnaire dure un mois, et c’est à bord de leurs deux « Duc’s mobiles », des minis-bus 9 places, que la joyeuse troupe va de paroisse en paroisse, portée par leur enthousiasme et la conviction que ce temps ne sera fécond s’il est « consacré » à Dieu. L’été dernier, ils ont ainsi sillonné la Côte d’Azur en jouant à Palavas-les-Flots et la Grande Motte, et dans des terres plus rurales comme le Quercy ou la Vendée. Si le public est souvent déjà proche de l’Eglise, le fait de jouer dans des églises où les portes sont grandes ouvertes permet d’y accueillir des personnes un peu plus loin… qui grappillent ainsi quelques perles thérésiennes. A l’issue des représentations, deux « Ducistes » (comme ils s’appellent entre eux) assurent l’accueil et un temps de discussion souvent riche avec les spectateurs.

Sous le regard de Thérèse
La pièce « Briser la statue » place directement les jeunes sous le regard de sainte Thérèse de Lisieux. Venus d’horizons divers, la quinzaine de jeunes forment une vraie communauté de vie et de prière. Aurélie, la vingtaine, fait partie de la troupe depuis ses 16 ans, « au moment où je me posais des questions sur ma foi, ma vocation ». Elle témoigne qu’« au fil des représentations, on découvre de nouvelles pépites dans cette pièce, bien qu’on la connaisse par cœur. Cette pièce me nourrit, et le message de Thérèse me touche et me surprend toujours. » Comme elle, de nombreux jeunes « Ducistes » ont été rejoints par l’amour de Dieu à l’intime, et par l’exemple de la petite Thérèse. Au point que treize anciens ont livré leur vie à Dieu dans la vie consacrée ou le sacerdoce, et dans la formation à l’évangélisation : quatre carmélites, deux petites Sœurs de l’Agneau, une cistercienne, une missionnaire de la Charité, un carme, un prêtre et quatre séminaristes, et quelques autres ordres et congrégations.

« Briser la statue », une pièce en trois actes de Gilbert Cesbron


Cette pièce, que dit-elle ?
« Briser l’image rose bonbon que nous avons en général de cette sainte » précise la troupe sur son site web. « Il s’agit de briser la statue, non pas la profaner, mais lui donner chair humaine, la rendre vivante, plus proche de nous qu’on ne le pense. »

La pièce se déroule dans le carmel de Lisieux. Un prêtre fait visiter à deux intellectuels le couvent de Lisieux où a vécu Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Moqueurs, nos deux érudits raillent « la médiocrité » de la vie de cette sainte, à l’image de la statue mièvre qui la représente. Habile, le prêtre leur démontre avec simplicité les grandeurs cachées de sa vie. Mais une sainte n’a pas besoin de dialectique, c’est par la reconstitution du drame, témoignage vivant, que Gilbert Cesbron entend répondre à ces sceptiques.
En pratique
Chaque jeune rejoint la troupe en sachant son texte (envoyé par mail à l’avance). Le reste est vu sur place. Les anciens conseillent les plus jeunes sur les détails de mise en scène.

Duc in Altum

Tu as entre 17 et 25 ans, et tu souhaiterais évangéliser par le théâtre ? Rejoins la troupe !
Contact : Aurélie Bourgin : aureliebourgin@gmail.com 06 85 82 07 27
www.duc-in-altum.fr
 

Abonnez-vous à Il est vivant !