Témoignage d’Olivier et Xristilla, auditeurs au synode

A la veille du synode, Ilestvivant a rencontré Xristilla et Olivier Roussy, responsables d’Amour et Vérité, et auditeurs au synode sur la famille. Ils sont mariés depuis bientôt 20 ans, et parents de 7 enfants de 4 à 19 ans.

Témoignage d’Olivier et Xristilla

OR Quelques années après notre mariage, nous avons participé à une école de couples. Nous nous sommes retrouvés face à des couples simples, qui avaient les pieds sur terre, et dont la joie n’avait rien d’artificiel. Sans nier les difficultés du chemin et les combats pour suivre le message de l’Église, ce qui transparaissait surtout, c’était la beauté de ce message. On s’est dit : « C’est possible ! » et « On a envie de le vivre pour être encore plus heureux ! »
XR Avant de découvrir cette formation, nous ne connaissions que très peu l’Église. Nous allions juste à la messe le dimanche. Dans ce parcours, nous avons découvert l’Église comme une mère qui propose un chemin de vérité, de liberté à ses enfants. C’est ce qui nous a le plus touchés : que l’Église veuille nous accompagner sur un chemin de bonheur.
OR La Communauté de l’Emmanuel nous a permis de faire une vraie rencontre avec le Seigneur. Nous avons découvert une loi nouvelle. Non plus une loi culpabilisante mais une loi de liberté et nous souhaitons ce même bonheur à toutes les familles de la terre!
Ilestvivant ! Vous serez auditeurs au synode. Qu’est-ce que cela signifie ?
Nous sommes d’abord là-bas pour écouter. Certes, nous donnerons une courte intervention et nous participerons aux différents groupes de travail. En cas de vote, nous n’y prendrons pas part. Un synode, c’est avant tout une réunion d’évêques. C’est donc logique que notre rôle soit modeste au sein de cette assemblée.
Pourquoi êtes-vous auditeurs au synode ?
OR La Communauté de l’Emmanuel, forte de l’expérience de près de 40 ans d’Amour et Vérité auprès des familles, a répondu au questionnaire lancé en décembre dernier en amont du synode. Elle accompagne des familles quelles qu’elles soient – qu’elles aillent bien ou qu’elles soient en souffrance – et toutes générations confondues : des jeunes enfants aux grands parents.
Comment vous êtes-vous préparés à cet événement ?
D’abord nous avons prié l’Esprit Saint de nous inspirer et d’éclairer tous les participants au synode. Puis nous avons écouté er travaillé avec les membres de la Communauté de l’Emmanuel sur ce que vivent les familles autour de nous et dans tous les pays où elle est implantée. Nous portons tout cela dans notre cœur et nous verrons pendant le synode ce que nous en ferons.
Concrètement comment se déroule une journée ?
Il y a deux grandes séances de travail quotidiennes de 9h à 12h30 puis de 16 heures à 19 heures. Mais nous ne savons pas comment cela va se dérouler. On va se laisser faire.
Comment vont se dérouler ces deux semaines ?
L’organisation d’un tel événement est très complexe. Les participants qui ont été invités à faire une intervention l’ont déjà envoyée au secrétariat du synode. Ce secrétariat a ordonné les différentes interventions et a composé un premier document appelé la Relatio ante disceptationem qui sera la base du travail des pères synodaux. Après les interventions et les échanges de la première semaine sera élaborée un second document appelé Relatio post disceptationem. Ce document sera amendé la deuxième semaine dans les groupes de travail. À la fin la seconde semaine, le document final ainsi obtenu, la Relatio, sera voté par l’assemblée et remis au discernement du Pape. Il servira probablement de document préparatoire pour le synode de l’an prochain. Vous voyez, c’est un long et patient travail commun. Et attention, il n’y aura aucune décision avant 1 ou 2 ans.
Quelle sera votre contribution au synode ?
Il nous a été demandé de présenter notre témoignage personnel ainsi que l’expérience pastorale de la Communauté de l’Emmanuel qui depuis 40 ans est en mission auprès des familles. Notre expérience est nourrie par la rencontre de couples et de familles avec lesquels nous avons fait un bout de chemin : des couples qui veulent grandir dans leur vie conjugale et l’éducation de leurs enfants, des couples en souffrance, des concubins loin de l’Église, des parents seuls, des chrétiens divorcés remariés, des grands-parents, etc. Nous nous appuyons aussi sur le travail théologique et pastoral de nombreux membres de notre communauté, prêtres ou laïcs.
IEV Que voulez-vous transmettre ?
XR Qu’une famille chrétienne a les mêmes combats, les mêmes difficultés qu’une famille lambda mais que dans ce chemin exigeant que nous propose de suivre l’Église, nous sommes habités par une immense espérance. Quitte à choisir entre un chemin facile et sans joie, on préfère aller sur un chemin plus dur, mais qui a du sens et qui procure un bonheur profond. Nous l’avons expérimenté personnellement.
OR Ce chemin unifie la personne, le couple, la famille. Ce que nous voulons dire également au synode, c’est qu’il est essentiel de ne pas rester seuls pour vivre ce message. Il est extraordinaire, mais seuls, c’est impossible. Nous avons tous besoin d’être soutenus, entourés. Cela peut être par une simple présence, une écoute ; ou encore en avançant ensemble sur le chemin, en se formant, dans la prière.
XR Tout le monde n’a pas le même appel au sein de l’Église. Mais chaque famille a la possibilité d’élargir le cercle de la petite église domestique pour vivre ce que nous propose l’Église, appuyée sur d’autres familles chrétiennes. À nous d’être inventifs pour vivre l’Évangile et l’annoncer !
Pendant le synode, vous êtes tenus au secret, pourquoi ?
D’après ce qu’on nous a dit, cette demande est vraiment nouvelle pour un synode. Nous croyons que François veut que le débat soit ouvert, franc et profond. Il vaut mieux que les travaux du synode aient lieu à l’intérieur du synode et non pas dans les médias. L’enjeu est important. Le pape disait dans l’homélie de la messe d’ouverture : « Nous pouvons “décevoir” le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint. Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité. »
Quels résultats peut-on attendre de ce synode ?
Un nouveau souffle missionnaire pour la famille ! Nous y allons aussi pour être bousculés, pour nous convertir. Le Pape veut que nous prenions plus soin des familles. C’est d’abord nous qui devons changer.
Qu’est-ce qui vous a marqué lors de l’ouverture du synode ?
Une grande simplicité de l’Église.
Un message pour les lecteurs d’Ilestvivant.com ?
Cherchez, écoutez, formez-vous ! Ne restez pas à la surface des problèmes et des souffrances de nos contemporains ! Et aussi, nous aimerions leur demander : priez pour nous ! Nous avons confiance en l’Esprit Saint. Mais pour qu’il agisse, il faut que nous lui soyons dociles ! C’est pour cela que nous avons besoin de votre prière.

Propos recueillis par Laurence de Louvencourt à Paris) et Louis-Etienne de Labarthe (à Rome)

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